Les petites histoires sont aujourd'hui des clichés de la vie courante. Je vous entrouvre la porte de mon escapade Danoise où j'ai retrouvé la "Lille Havefrue" (Petite Sirène) qui a alimenté dans mon imaginaire la féérie, l'amour de l'aventure, de désir d'ailleurs, qu'autre chose était possible. Avec évidemment une véritable mélancolie du regard que l'on porte sur les projets inabouttis. 


Au pays du premier transexuel au monde, il n'est pas étonnant de lire des contes de Sirènes qui veulent devenir humaines, ou de croiser un vilain petit Canard qui se révèle être un magnifique Cygne. Tiens! l'animal que je préfère! Coïncidence? Je ne crois pas. Tout concorde à me faire rêver de ces pays où la transgression est embellie ; où l'épanouissement complet de sa personnalité semble être une valeur.


Repoussant la morosité du climat hivernal par des tons pastel sur les façades lisses de ses maisons, derrière des villes bruyantes gonflées d’orgueil, Copenhague, silencieuse le jour, pousse son cri dès que vient la nuit, entre les bars huppés et les cafés underground. Pas étonnant que c'est ici que l’on s'invente des mots comme "yggi" (prononcez "ugui"). Des mots qui poussent à prendre soin de chez soi et de soi alors que dehors, le vent, ennemi du frileux, renforcé dans la Baltique, vient pousser les hélices des éoliennes pour lui aussi faire ici son choix: devenir la principale énergie verte. 


Après tout, dans les rues de Copenhague, c’est ainsi que l’on conçoit sa vie: verte. Même si tout y est forcément plus gris en hiver, on sait que se cache ça et là un jardin, un parc qui n’attend que les beaux jours pour devenir cygne. Des parcs où viendront s’attendrir une centaine d’humains qui choisiront une vue sur le canal, sur les attractions de Tivoli où sur le château de Rosenborg. Autant de jardins, de parcs, de places que l’on rejoint à pied où à vélo. Tout est déjà prêt, même sous la neige. Des trottoirs aux allées cyclistes jusqu’au parking à vélos où l’on peut laisser son bolide sans l’enchaîner. Car la confiance semble être un mot réinventé dans cette ville. Les vélos reposent librement dans des parking prévus à cet effet comme les manteaux sont abandonnés dans des vestiaires non surveillés le temps d’une visite dans le musée. 


J’entrouvre ainsi mes clichés sur Copenhague. Sur une suite de flâneries qui invitent à la rêverie, au piquant sur les joues, à la douceur d’une bière dans un bar chaleureux, à des âmes souriantes dans les magasins.


Poussant la corne du voyage jusque Malmö, Suède, l’énergie semble s’être aplatie sur la mer baltique. Les petites maisons de pêcheurs côtoient les énormes maisons bourgeoises. Une sorte de rivalité avec la petite ville chipie d’en face. Quelques photos d’un city trip surprenant et apaisant.


Salvatore