Nous quittons Syracuse pour Agrigento. La route sinueuse parcours les collines du sud-est de la Sicile. Les bords de route sont couverts de fleurs jaunes, violettes, rouges. La nature est déjà bien réveillée en Sicile et l’ascension vers les villes et villages perchés se mérite. Nous faisons successivement arrêt à Noto, Modica et Raguse. Ces villages sont si différents et communs à la fois. Leur parcours nous fait franchir des dénivelés improbables à pied. Je comprends où peut partir la si bonne mais grasse cuisine sicilienne 😅. Les cathédrales baroques trônent fièrement au sommet des collines et abritent les processions du dimanche des rameaux. Les hommes dégustent leur café au bord des places et semblent scruter les passants. 

Initialement nous voulions faire étape à Gela ville des grands parents maternels de Salvatore mais le temps nous a malheureusement été compté. Nous arrivons à Agrigento où nous sommes accueillis dans certainement le meilleur BnB que nous ayons visité! Les hôtes Sandro et Fabrizio sont aux petites attentions et nous servent notamment un petit déjeuner qui achèvent définitivement ma ligne. Si par malheur nous le finissons pas, Sandro nous prépare un doggy bag rempli de focacce, pecorino, mortadelle, croissant à la pistache pour notre lunch de la journée. Recette du sandwich au pecorino: tu prends le sandwich tu le coupes en deux, tu mets de l’huile d’olive (familiale ça va de soi), tu mets du pecorino, tu remets de l’huile d’olive, puis tomate du jardin que tu écrases, tu remets de l’huile d’olive, du poivre, de l’huile d’olive, du basilic, de l’huile d’olive. Franchement? Pas sec du tout le sandwich au pecorino 😅. Le croissant à la ricotta-pistache est certainement une chose pour laquelle je pourrai aisément donné ma vie, ma maison et ma voiture. Une merveille il n’y a pas d’autres mot (et forcément en plus de celui du matin, Sandro m’en met un autre dans le doggybag, croissant qui se loge évidemment directement dans le bourrelet). 

Si j’avais énormément d’attente pour Syracuse, je n’en avais pas du tout pour Agrigento. On m’avait prévenu que la ville n’était pas forcément extraordinaire (surtout après celles sus-citées). En revanche, si il y a bien une merveille à Agrigento, c’est la vallée des temples. Nous sommes restés sans voix devant cette succession de vestiges extraordinaires. Quelle émotion de pouvoir admirer des temples si bien conservés et quelle effort est-ce que d’essayer de faire abstraction des adolescents faisant des selfies bruyant sous les yeux d’Hera (qui, je suis certain aurait adoré que je les immole en guise de sacrifice -moi pour info je me contente d’un croissant à la pistache-). Nous mangeons notre lunch à l’ombre des orangers et des pistachiers (sur lesquels doivent pousser les fameux croissants) avec une vue sur les colonnes du temple d’oscar et pollux. L’endroit est magique. Je mange mon 2e croissant à la pistache.


Le lendemain je remange un croissant à la pistache et nos hôtes m’en remettent un dans notre doggy bag. Nous en profitons pour discuter avec Sandro et Fabrizio. Sandro est professeur de sciences, Fabrizio a changé de vie de vendeur pour se consacrer à son bnb. Ils rêvent d’avoir des vacances, mais sont heureux de partager avec leurs clients de par le monde, cela leur permet de voyager en restant à la maison.

Nous partons pour le nord-ouest de la Sicile et traversons à nouveau les paysages verts et accidentés de l’île au rythme des chansons de radio Italia. Cela nous permet de réactualiser notre playlist mais aussi de savourer réentendre les tubes italiens de notre enfance. Au bout de deux heures de route, la réserve du Zingaro nous ouvre les bras pour ce dernier jour de vacances. Les paysages de bord de mer son somptueux. L’eau turquoise, les versants fleuris de pâquerettes, marguerites et d’orchidées sauvages. Les montagnes jouxtent la grande mer. Je mange mon Énième croissant à la pistache face à la «mare nostrum ». Nous admirons ces beautés et je remercie mon futur mari pour ce magnifique cadeau. Ce voyage se clôture pour notre 4000e jour de vie commune. Nous sommes chanceux. Je suis chanceux.

PS: j’espère que le croissant à la pistache et le sandwich à l’huile d’olive heuuu au pecorino pardon, n’occulteront pas toutes les merveilles que nous avons vues. Vous me connaissez, chez moi l’estomac parle plus vite que le reste 😅