J’avais tant envie de voir Syracuse. Ce nom qui a une consonance si douce qui exerce un attrait mystérieux. Il sonne comme un endroit perdu dans l’histoire  et les mythes. Même son écriture est belle, ce « y » qui rappelle les origines de la grande cité. Forcément les attentes sont à la hauteur de l’image qu’elle véhicule. Je ne fus pas déçu.

Tout d’abord le parc archéologique est simplement une merveille (même si un peu écarté de l’île d’Ortigia qui est le cœur de Syracuse). Quelle émotion de voir ce théâtre grec en train d’être habillé pour accueillir les concerts de cette nouvelle saison. Quelle émotion cela doit être de se produire en pareil lieu. Je suis souvent dur avec les hommes. Nous sommes capables des pires horreurs et des pires prétextes pour les justifier. Nous sommes souvent capables de choisir les pires chemins dans les méandres de nos doutes et de nos difficultés. Mais au final, quelles que soient nos tergiversations, nous reviendrons toujours à ériger les grandeurs de notre civilisation dont ces vestiges font partie. Ce sont ces grandeurs qui perdureront, pas nos égarements (tout parallèle avec l’actualité  française est purement … volontaire 😅). 


Ortigia nous brûle la peau. Le soleil, réfléchi sur la pierre claire de la piazza Minerva, semble venu de haut comme du bas. Cette splendide cathédrale baroque érigée sur un temple grec dont on perçoit encore les colonnes nous rappelle que l’Homme n’est qu’un millefeuille. Le puissant Maestrale, le vent du nord (ça ne s’invente pas) adoucit les rougeurs sur notre peau. Les spritz et brusquettes à la crème de pistache (ça ça ne s’invente pas non plus, ça se déguste) ravivent nos sens. 

J’avais tant envie de voir Syracuse. Je ne le regrette pas.